Mais il est difficile bien sûr de se replonger dans une atmosphère comme celle-ci : il faut mettre son imaginaire au travail. Jorge Lavelli dit que "dans un travail de formation, la seule chose qu'on peut faire évoluer, c'est l'imaginaire. Parce qu'il permet la démultiplication de soi, l'exploration de soi-même et de ses limites." Ailleurs il précise qu'il faut créer une image derrière chaque mot, chaque discours : "Une image à soi. C'est aussi cela que j'appelle concret. Sans image, pas de concret."(Jorge Lavelli, maître de stage, Lansman, 1999)

Parfois le réel se charge aussi de faire image. Ce soir, en pleine répétition des scènes de foule, je reçois un appel sur le portable. Pauline, restée au camping avec Simon, me prévient qu'il y a une bagarre générale sur le stade attenant où se déroulait un concours de pétanque. On s'inquiète pour eux, bien sûr, quelques-uns d'entre nous s'y rendent. On apprendra un peu plus tard qu'il y a des blessés. Nos jeunes ont vu cela, de loin heureusement, mais d'assez près pour constater qu'avec notre grosse bagarre d'auberge, nous sommes bien loin de la violence réelle qui a explosé entre deux groupes d'hommes, pour des motifs sans aucun doute dérisoires.
Ils n'ont pas dormi au camping cette nuit.
Découvrez Peter Gabriel!
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