mardi 8 juillet 2008

Le vent et les Francis

Le vent qui gifle les bâches, qui raffûte les nuages passant au droit des tours, qui emporte nos paroles et les sème au lointain comme graines de pissenlit, le vent a fait son show aujourd'hui au château. Mais l'équipe n'a pas bronché, les projecteurs prennent de la hauteur (l'électricité est enfin arrivée !), Francis visse les tréteaux sur la table d'auberge, taille des marches dans la colline, fait tremper haches et battoirs dans le lavoir, creuse le trou du foyer pour la scène 16 que l'on va répéter tout à l'heure, enfonce quelques piquets, enlève vingt centimètres de terre pour que Jenny puisse basculer à son aise dans la baille, chapuse un morceau de bois pour en tirer une dague... Francis, c'est aussi Petit-Jean, l'irréductible braconnier, le Raboliot de Sherwood, le Villemont de Nottingham (si l'on veut métaphoriser en local). Un acteur confirmé auquel doit se frotter le jeune Colin/Robin (tout juste bachelier), un challenge pour ce dernier.


C'est le jour des Francis. En soirée, c'est l'autre Francis, le shériff, lui aussi un client sérieux, vieux routier des spectacles du Manteau d'Arlequin, ex-Pougatchoff, ex-Volpone, ex-Pierre Guerre, ex-Merlin, et j'en passe. Pas des tendres tous ceux-là. Francis c'est une carrure, une voix, un humour pince-sans-rire, bref une présence forte. De quoi intimider un jeune comédien qui débute dans un rôle important. Mais l'un et l'autre Francis sont aussi bons partenaires, qui ne cherchent pas à tirer la couverture à eux, et ces premières confrontations sont pleines de promesses pour l'avenir.

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