
La matinée avait été très pluvieuse, mais l'après-midi plus calme. Hélas, vers 21 heures, à peine la scène au château de Locksley mise en place, il fallut se replier. Tout d'abord sous la bâche bleue fixée à la tour de régie. Puis, comme l'averse ne montrait guère de signe de faiblesse, malgré un superbe arc-en-ciel qui enjambait au sud les murailles auréolées d'une lumière fauve, nous prîmes la route de la salle Ivanhoé, à la mairie. Pas le diable bien sûr pour les scènes prévues, 24, 26, 27, 28 qui réclament de l'espace. Et puis quelques comédiens importants manquaient, dont Guy/Adrien, cloué au lit. C'était - comme on dit - toujours mieux que rien. Mais on n'en retire pas beaucoup de plaisir de ces petits arrangements avec le ciel, c'est comme d'écouter une symphonie de Beethoven sur un vieux transistor asthmatique. Dans la nuit humide, les gens s'éloignent et l'on a soudain la sensation d'être très loin, très loin du but à atteindre. Et l'on doute de ce que l'on a écrit, de ce que l'on a dit, crû bon de dire. On a tenté jusqu'au bout de sauvegarder l'énergie, de faire vivre ce courant qui doit irriguer le jeu, mais on y a échoué, on le sent, dans une mesure inappréciable.
L'expérience ne nous sert qu'à relativiser la situation : d'autres jours suivront, moins amers, et la joie sera au bout, et la mélancolie.

2 commentaires:
Un peu de nacre pourrait renforcer l'expression et attirer le regard par ses reflets.
La nacre se travaille facilement au couteau. Je ramasse les miennes sur la plage pour leurs couleurs spéciales, mais cet article se trouve facilement en magasin. J'avais prévue ce matin une sortie nacre qui est annulée à cause de l'orage.
Cordialement
Merci, Temps, pour cette précision. Le facteur de marionnettes en tiendra compte, je pense.
Bien à vous,
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