jeudi 31 juillet 2008

Puydauzon for ever

J'ai déjà évoqué ici les résidents de Puydauzon. Je veux simplement souligner aujourd'hui combien leur implication dans le spectacle a une nouvelle fois été totale. Rien à reprocher à ces comédiens toujours enthousiastes, rieurs, scrupuleux. Sans eux d'ailleurs, aurais-je pu réaliser les scènes de foule ? Il est au moins permis d'en douter.
Quelques images maintenant de ces figures devenues presque légendaires ici :

Patrick et Vincent, gardes, encadrant Jean-Luc derrière Gisbourne.

La bagarre de l'auberge (le gars au milieu qui dort sur la table, c'est Patrick)

Patrick

Christian, un des piliers de l'équipe (et grand danseur devant l'éternel)


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mercredi 30 juillet 2008

Les enfants

"Assez palabré ! Tous avec moi pour leur foutre une bonne peignée !"

Il y a toujours des enfants dans les spectacles cluisiens, des sales moutards, des chiards comme dit Jenny la lavandière. Ceux de cette année sont passés pour la plupart par l'atelier théâtre de Cluis mené par Bertrand Duris et Francis Rivière (alias Rabbit et Petit-Jean sur le plateau), ou ont déjà participé voici deux ans sur Eté 1915, aussi ont-ils déjà une petite expérience de la scène. Leur conviction était telle que j'ai écrit spécialement pour eux une scène, dite 22 bis, non prévue à l'origine, qui relate la querelle entre les orphelins du frère Tuck et les enfants des villageois, une sorte de remake médiéval de la Guerre des Boutons, introduisant du même coup la scène 23, où les routiers saccagent le pays.
Quelques vues des morveux (tous ne sont pas représentés ici) :

Yannis, le plus jeune de la bande.

Joris (photo de répétition)

Louis (enfant saltimbanque)

Gaël et Joris (aux saluts)


Avec le frère Tuck

Corentin, Teddy, Alexis, Louis, Joris et Yannis
(photo de répétition)




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mardi 29 juillet 2008

Orage

Il est monté vers 21 h 30, prenant d'assaut la forteresse, la cernant d'éclairs et la criblant de lourdes gouttes de pluie éclatant sur la toile des ramées. Tassés à l'auberge, les spectateurs ont attendu patiemment que le grain ait moulu sa substance, et qu'un coin de ciel pur se soit levé à l'occident. Alors on a distribué les rouleaux de sopalin et chacun a essuyé son siège. Seuls quelques-uns ont fui, et à 22 h 30 nous avons pu commencer. L'installation électrique, bien protégée, a tenu bon. Quand une représentation a failli être annulée, c'est encore meilleur de la mener au bout, de disputer aux intempéries la suprématie du ciel. Enfin, on ne fait pas les malins, on se méfie, on raccourcit l'entracte, on abrège la taverne.


Hommage donc à ceux qui ont dû aller au sol, parce que leur rôle le demandait, et qui se sont donc largement trempés. Ceux qu'on assomme, qu'on rudoie, qu'on jette à terre. Parmi eux, mes hommes à tout faire, Stéphane et Jean-Luc. Ils n'ont pas de grand rôle à défendre, mais ils interprètent plusieurs personnages secondaires de l'histoire. Secondaires, mais essentiels. Stéphane, de père saltimbanque, devient garde de Gisbourne deux scènes plus tard, puis redevient saltimbanque et cracheur de feu avant de finir routier dans la deuxième partie.
Jean-Luc, lui, est un garde, qui se fait copieusement rosser dans la bagarre d'auberge, puis se fait héraut du roi Jean à la fin de la première partie, avant de finir lui aussi routier dans la seconde (où il se fait assommer pas moins de trois fois).


Hommage aussi à un autre comédien multicartes : Claude, dont c'était la première fois qu'il jouait à nos côtés, et qui a gentiment accepté d'endosser tous les rôles que je lui ai destinés. Apparitions brèves le plus souvent : aubergiste dans la bagarre, badaud embarqué lors d'une rafle alors qu'il n'a rien à y voir, et surtout Jean sans Terre et Richard Coeur de Lion. Oui, deux rois à lui tout seul. Comme pour dire que de l'un à l'autre, il n'y avait au fond guère de différence pour le menu peuple des forêts.


Découvrez Bob Dylan!

lundi 28 juillet 2008

Les d'jeunes

Dans cette version, Robin des Bois est un jeune homme. Qui possède les qualités et les défauts de nombre de jeunes hommes. S'il devient un héros pour le peuple, c'est moins par idéalisme que par le jeu des circonstances : sa générosité naturelle, le fond dynamique de son être l'entraînent à affronter le shériff, au péril de sa vie.
Au côté de Colin, qui incarne donc Robin, d'autres jeunes apportent leur vivacité au spectacle. Bref passage en revue :

Adrien, qui joue Guy de Locksley, le frère jaloux et brutal de Robin.

Emma et Julie, les deux filles saltimbanques

Alex et Simon, deux routiers (ici, encadrant Jean-Luc le héraut du shériff)

Sophie, dans le rôle de Marianne, la soeur de Petit-Jean.

Pauline, dans le rôle de Lady Beth (qui fait enrager le shérif qui essaie de lui apprendre à jouer aux échecs)

Amélie, la plus jeune des lavandières (ici à gauche sur la photo)

Camille, une des enfants perdues du frère Tuck

Je dois citer aussi Tiffany (dont il me manque pour l'instant une photo) et, pour finir, deux lascars, copains castelroussins de Colin, qui sont venus à Cluis à vélo, sont restés deux jours puis sont revenus un peu plus tard nous prêter main forte à l'auberge. Deux garçons discrets et sympathiques que nous remercions infiniment pour leur geste bénévole.

Mich et Bilel, deux gars en or.


Photos noir et blanc : Yvan Bernaer.


Découvrez Florent Marchet!

dimanche 27 juillet 2008

Colin des Bois

Je briserai cet arc comme un rameau flétri ;
Les Dêvas m’ont promis la plus belle des femmes !
Il saisit l’arme d’or d’où jaillissent des flammes,
Et la tend d’un bras aguerri.

Et l’arc ploie et se brise avec un bruit terrible.
La foule se prosterne et tremble. Le Roi dit :
Puisse un jour Ravana, sept fois vil et maudit,
Tomber sous ta flèche invincible !

Leconte de Lisle (L'arc de Civa, Poèmes antiques)

Une famille d'origine basque, des ancêtres chasseurs de loups, cela prédisposait-il au rôle de Robin des Bois ? En tout cas, Colin d'Abadie, jeune homme de vingt ans, aura en trois semaines de répétitions beaucoup progressé dans la construction de ce personnage. C'est qu'il ne suffit pas d'un physique de jeune premier pour y être crédible. Il y faut une présence, un allant, un aplomb capable de renverser tous les obstacles. Au fil des jours, Colin a donné de la densité au personnage sans perdre en fraîcheur et en légèreté. Bien sûr, cela n'a pas toujours été sans mal, et certaines scènes ont posé d'épineux problèmes. On en trouve toujours une ou deux dans une pièce qui résistent à l'interprétation : on essaie, on tente, on cale, on doute, on s'y reprend vingt fois sans parvenir à être satisfait. Cependant, si par bonheur on se sort du labyrinthe, on y éprouve une grande satisfaction.

Dubitatif ?

Le fait est que, mis sous pression, Colin a plus souvent qu'autrefois rompu avec un certain flegme flirtant avec la nonchalance. Je n'étais pas mécontent (assez sournoisement, je dois l'avouer) de cette détermination que je voyais se dessiner sur le visage de l'ange. Une colère retenue, à fleur de peau, contre les donneurs de leçon que nous étions, nous les comédiens plus âgés et soi-disant plus chevronnés.
Le loustic a pris de l'assurance, et l'on s'est même disputés hier pour une histoire d'arc. La veille, une nouvelle fois, comme sur la générale, la flèche de la fin, l'unique flèche tirée par Robin dans le spectacle a failli ne pas partir. Ce qui sur le moment m'avait beaucoup irrité : je n'arrive pas à accepter qu'on ne soit pas complètement sûr de ses accessoires au moment de jouer. Or, il semblerait que la flèche donnée à tirer n'était pas la bonne, qu'il manquait une encoche. Enfin, elle est partie, mais nous avons eu peur.

Avec son frère Guy de Locksley (Adrien Dubost)

Hier, j'ai voulu régler ce problème, mais en essayant l'arc de Colin je l'ai brisé. C'était un arc qu'il avait taillé lui-même dans une verte branche de noisetier, donc pas très solide. Et qui lui servait surtout comme apparat dans la pièce. J'aurais dû être plus prudent, c'est vrai, mais Colin s'est emporté, malheureux bien sûr d'avoir perdu le fruit d'un labeur de deux heures. Il me reprocha ma brutalité et le manque d'égards vis-à-vis de son matériel tandis que je lui reprochai son dillettantisme. Et nous avons été, je crois, tous les deux assez tristes, ensuite, de cette petite altercation (qu'on se rassure, nous nous sommes très vite réconciliés).

Epilogue : grâce aux flèches prêtées par le club des archers du Luma (qui, chaque soir, convie les gens à une initiation gratuite près de l'auberge), la flèche tirée ce soir-là devant des tribunes combles est allée se perdre loin dans la nuit du donjon.



Découvrez Deep Purple!

La taverne de Petit-Jean

Tous les soirs c'est plus d'une centaine de repas qui sont servis à l'auberge, sans compter les repas pour les comédiens. Beaucoup de bénévoles viennent donc donner la main pour que tout se passe au mieux. Voici quelques vues sur ces humbles tâches qui participent aussi à la qualité de la soirée :

Florence à la prépa des omelettes.

Préparation des sandwichs pour les comédiens (servis après la représentation)

Véronique, qui gère les repas des comédiens
(et c'est loin d'être toujours simple...)


La frite, l'autre vedette du spectacle.

Annick, la responsable de l'auberge, une lourde tâche dont elle s'acquitte pourtant le plus souvent avec le sourire.



samedi 26 juillet 2008

Robin et les médias

Ciel floconneux, menaçant, gris-blanc avec de minces veinules bleues ; quelques ondées furtives dans l'après-midi. Et puis, en définitive, la soirée est paisible et nous jouons sans encombre la seconde représentation. Avec un peu plus de rythme, me semble-t-il, malgré encore certaines erreurs de texte et menues bévues le plus ouvent imperceptibles par le spectateur. Mais j'insiste encore, dans le briefing préparatoire de 21 h 45, sur cette nécessaire exigence avec soi-même : ne pas tolérer les approximations, les imprécisions, veiller tout particulièrement à l'attaque de chaque scène, qui, lorsqu'elle est ratée ou brouillonne, vous déstabilise dangereusement.

Shériff soignant un de ses gardes

Nous avons donc joué devant des tribunes pleines, sous le regard de Bip TV, la télé locale d'Issoudun qui diffuse sur la TNT et l'Internet. Florence, la jeune femme qui menait toute seule le reportage a filmé les coulisses, l'auberge, interviewé votre serviteur, la présidente et plusieurs comédiens et comédiennes avant de capter la pièce elle-même. Tout ça pour un format court de trois minutes.

Sébastien mettant au propre sa conduite-son


Ce matin, découverte de la page photos que la Nouvelle République nous consacre. Relative déception : les années précédentes, nous disposions d'une page entière, or celle-ci est occupée à moitié par des pubs qui n'ont rien à voir avec le spectacle. Les photos d'Anthony Belgarde sont toujours aussi réussies, mais elles dévoilent des effets dont j'aurais préféré qu'elles restent des surprises (chevaux-jupons, ombres chinoises...). C'était à moi d'être plus vigilant. Par ailleurs, il est un peu excessif d'écrire que "le metteur en scène ose une bande sonore complètement décalée". Certes, le rock des White Stripes accompagne la bagarre de l'auberge, mais à côté de ça, il y a d'authentiques pièces de musique ancienne.

J'arrête de râler : la soirée fut belle, qui se continua par un concert des toujours aussi givrés Renards Chauves 2, puis par un boeuf avec tous nos musiciens qui se prolongea fort avant dans la nuit...


Camille ne joue pas cette année, mais vient nous voir et dîner avec nous chaque soir.


Posté chez Saxo, Café des Sports, Cluis.



Découvrez The White Stripes!

vendredi 25 juillet 2008

Première !

Elles sont lourdes, ces heures qui précèdent la première. On les passe à vérifier toute l'installation dans les moindres détails. On emprunte une visseuse pour consolider le castelet, on fait des tests de son, on prépare un sac de jute empli de ballots et d'étoffes pour remplacer en définitive les petits cochons dont la gestion s'avère compliquée, on jette un dernier regard sur son texte, on refait mentalement ou physiquement son parcours... Et pendant ce temps, l'auberge - la Taverne de Petit-Jean - est dans la fièvre de la préparation, on s'active autour des fourneaux, on reçoit les fournitures, on dresse les tables, on répartit les réservations... Certains, comme Jean-Jacques, sont au four et au moulin : le frère Tuck est le grand préposé à la friteuse. C'est à ce prix que l'on propose un repas de qualité avec plusieurs choix possibles, pas un de ces plateaux-repas sous plastique que l'on a souvent l'habitude maintenant de rencontrer dans les spectacles de plein air, mais un vrai repas servi à table, avec une vraie vaisselle (et pas de machine à laver la vaisselle) et de bons produits locaux.

Le grand cercle avant la séance (filage de lundi)

Quelques gouttes percent en début de soirée, dans un ciel soudain très nuageux, et si la météo n'avait pas été optimiste, j'eusse craint pour cette représentation. Mais non, cela passe et le vent, qui commençait à agiter les peupliers du sentier de la chapelle, faiblit sensiblement.

A 21 h 45, comme convenu, costumés et maquillés, la cinquantaine d'acteurs se rassemble près de la petite maison. Le grand cercle se forme, on se compte et on lance chacun une réplique à l'adresse des autres. Court laïus pour leur demander encore une fois disponibilité et écoute, rigueur et concentration, étant entendu que celle-ci ne signifie pas se fermer sur soi-même, mais, comme le dit le metteur en scène roumain Radu Penciulescu, "avoir la capacité d'être ouvert à ce qui se passe. La concentration, c'est la vie plus intense." Il faut porter la joie au coeur des spectateurs, en entrant dans cette histoire que je n'ai montée que parce que je l'avais découverte dans la prime jeunesse, au temps des cabanes et des épées en bois. Et si les gens viennent déjà si nombreux (plus de 250 pour cette première), c'est que sans doute elle provoque un écho en eux, une résonance d'enfance, de jeux dans les arbres, de courses et de bagarres. A nous de les emmener pendant deux heures dans ce songe gai de Sherwood où les méchants sont châtiés et où les morts se relèvent à la fin.

Les saltimbanques en chemin vers le village


Et au bout de cette représentation, je crois bien que le pari est gagné. Tous sont heureux, les retours sont bons. Il n'y a pas eu d'erreur majeure ; bien sûr, l'inévitable crispation d'une première a causé quelques troubles, quelques anicroches qu'on s'emploiera à éviter dès demain, mais l'essentiel est là : le courant fort qui traverse la pièce ne s'est pas arrêté. La vie était là, sur le pré, dans les ruines, sous les étoiles revenues.

Pas de photo de cette première : j'avais posé mon appareil dans la maison du seigneur, pour prendre quelques clichés depuis la porte. Et je l'ai oublié (j'espère tout de même le retrouver tout à l'heure). A la place, encore quelques belles photos d'Yvan, qui remontent à lundi, lors du premier filage complet).

Robin et Rabbit, son vieux serviteur

Les lavandières à l'étendage (parmi elles, Jenny/Jackie dont l'anniversaire coïncidait avec cette première et que l'on fêta ensuite avec les bougies flottant sur les battoirs du lavoir)

Le castelet : l'aubergiste se fait rosser par la marionnette de Guy.



Découvrez John Mayall!

jeudi 24 juillet 2008

Générale

A l'abri costumes, avant le grand plongeon.


Cinq minutes avant l'heure de démarrage prévue, panne lumière. Lady Beth qui égare ses ballerines et joue en baskets. Ane récalcitrant encore une fois. Ampoule grillée dans le fourré des Locksley. Rabbit qui se cogne méchamment dans un tréteau oublié lors de l'installation de l'auberge. Castelet mal placé dans la gorge et donc dans la découpe lumière. Flambeau du cracheur de feu qui ne veut pas s'éteindre et met le feu à la prairie. Sifflet asthmatique de Robin dans la scène de l'armée des ombres. Musique sur cette fin de scène qui s'arrête après trois mesures. Flèche de Robin qui ne part pas. Répliques coupées, chevauchées.


On appelle ça une répétition générale.


Mais il y avait les cochons...
Et puis, en revoyant la vidéo chez Saxo cet après-midi, je trouve finalement que ce n'est pas si mal...

mercredi 23 juillet 2008

Couturière

On appelle la couturière l’avant-dernière répétition d’une pièce de théâtre, celle précédant la générale. Le nom vient du fait qu’elle permettait aux couturières de faire les dernières retouches aux costumes. (Wikipédia)

Hommage donc à Carole et Suzanne, qui sont presque au bout de leur peine. L'abri-costume (qu'une source placée juste au-dessus transformait en partie en marécage jusqu'à ce qu'on épande une bonne couche de gravillons) est rempli des habits étiquetés et rangés par familles d'acteurs sur de grands portants. Organisation rigoureuse qui permet à chacun de s'y retrouver sans encombre ; rien de plus stressant que de rechercher au dernier moment une ceinture, une chemise, une guêtre ou un jupon. Il reste malgré tout encore quelques retouches à effectuer : par exemple, hier, au moment même où nous essayions une cagoule noire de bourreau, Pierre Ampeau, qui passait par là, nous informa qu'elle était toujours rouge, à cause du sang bien entendu des exécutions.


Maquette de costume pour Le Procès : le bourreau
Félix Labisse (1905-1982), dessinateur ; André Gide (1869-1951), auteur

Dessin, XXe siècle, BNF, Arts du spectaclel, MAQ-2876

Petits aperçus sur l'activité qui règne au château avant la répétition nocturne :

Installation d'un nouveau chauffe-eau pour l'auberge, par Christophe Jarraud, alias Brindille, alias Mouille-Farine (c'était dans Vidocq l'excellent acolyte du chef de l'ancien bagnard).

Cheval-Jupon restauré à la bande plâtrée par Jean-Jacques.

Mag aux réservations (pas forcément une sinécure, certaines personnes appellent jusqu'à 22 heures...)

Simon faisant refaire le parcours à Noisette (pas un luxe, lors de la couturière, la bête a été légèrement récalcitrante...)


Sèb et Stéphane réparant le svoboda cassé la veille (percuté par une table lors d'une désinstallation de plateau)


Yann remettant au propre sa conduite son (Amélie établissant un double)

Voilà. En ce qui concerne la couturière, ce fut une nouvelle fois, après un départ un peu laborieux, prometteur pour la suite. Le plaisir monte doucement, avec la progression des automatismes. La rigueur, l'écoute, la disponibilité restent plus que jamais de mise, mais on commence tous à y croire.
Néanmoins une question reste béante : aurons-nous, oui ou non, des petits cochons pour la première ?

mardi 22 juillet 2008

Premier filage complet

Lundi matin, le shérif et moi en promo : court entretien avec Emmanuel de France Bleu Berry. Puis passage au cabinet : massage aux ultra-sons et strapping du mollet. Et en avant pour Cluis-Dessous (enfin, après avoir complété le dossier de résidence universitaire de Lady Beth, qui entre en septembre au lycée Descartes de Tours : un monceau de paperasses à rassembler).

Cluis-Dessous qui bruisse d'activités, enfin qui bruisse... Parfois ça monte bien un peu dans les tours, ça s'agace et ça s'engueule, mais ce n'est pas méchant et ça ne dure pas. Il faut dire que le montage des tribunes n'est pas une sinécure, surtout quand les loueurs oublient de vous donner une partie de la structure... Ce qui a obligé Bertrand et Francis à refaire un aller-retour au chef-lieu.
N'empêche, à mon arrivée, le site a changé de visage. Gradins et seconde ramée istallés, ça y est, tout est en place pour le jour J.

Et le soir, le premier filage complet est une belle satisfaction. L'objectif premier est atteint : enchaîner les scènes sans rupture. Je les avais prévenus : il n'y aurait pas d'arrêt sauf en cas de bourde majeure (oubli d'une scène, interversion, ça s'est vu) ; en cas de trou de mémoire, pas de soufflage, pas de reprise. Il faut maintenant apprendre à jouer malgré, et mieux mêm, avec les incidents. Le site est d'ailleurs si vaste qu'il est impensable de placer des souffleurs, il faut donc impérativement ne compte r que sur soi et ses partenaires.

Prochain objectif : ne plus trébucher sur les textes, ne jamais sortir du jeu, fluidifier et tonifier encore l'ensemble.

Bonus track : un autre talent de nos éclairagistes : les deux Sébastien.


Seb et Bol


Posté chez Saxo, Café des Sports, Cluis.

lundi 21 juillet 2008

Ceux qui oeuvrent dans l'ombre

Quelques images de ces petites mains expertes, professionnelles ou bénévoles, qui travaillent à rendre le spectacle possible.

Sébastien "Bol" sur la grande échelle, pour le réglage des projos.

Mon père, qui a réalisé les pièces du jeu d'échecs du shérif ainsi que le chien poursuivi par les routiers.

L'atelier de Suzanne et Carole, dans la petite maison.


Bol et Yann (installation des guirlandes dans le chemin d'accès)

Facteur de marionnettes contemplant sa progéniture

Il en est d'autres bien sûr, comme par exemple nos couturières cluisiennes qui ont réalisé (entre autres) les gaines des marionnettes, et sans doute n'aurai-je pas le temps de leur rendre convenablement hommage. Mais qu'ils/elles sachent bien qu'on ne les oublie pas, et que nous leur sommes infiniment reconnaissants du travail qu'ils accomplissent.




Découvrez Pierre Dac!

Coup de collier

Premier essai d'ombres chinoises sur les draps des lavandières

Samedi a été le grand jour du coup de collier. La présidente a remué les troupes, galvanisé les énergies, secoué les flemmards. Sus au château de bon matin pour régler un maximum de petites tâches laissées jusque là en souffrance. L'installation de l'auberge, avec ses comptoirs, frigos, gazinières, vaisseliers, tables, chaises, chauffe-eau ne se fait pas, par exemple, en un tournemain. Comme d'habitude, les employés municipaux, menés par Titus, écrasent un fameux boulot (montage de ramée, transbordement des meubles et ustensiles) , mais il est nécessaire de les aider du mieux possible. Le théâtre à Cluis, c'est aussi cela, ce côté accueil du spectateur qui lui offre la possibilité d'une soirée complète, de 19 heures à la nuit noire. On n'obtient pas cela sans effort.

Robin s'essaie au tir à l'arc...
(pour le moment, la flèche s'échoue piteusement à vingt-cinq mètres)


Il était donc bon de voir enfin beaucoup de monde au château seconder les régisseurs et techniciens. Un pique-nique sous la ramée a suivi cet élan notable. L'après-midi fut aussi consacré en partie à l'entretien avec une très aimable journaliste du Berry Républicain (et je ne dis pas ça parce que je lui ai donné l'adresse de ce blog...). Comme elle voulait prendre bien évidemment des photos, on réquisitionna ceux et ceusses dont les costumes étaient terminés et l'on improvisa des scènes de fantaisie près du lavoir et du plateau shérif. Puis nous travaillâmes avec les plus jeunes, pour développer leur énergie vocale et physique, les libérer de leur réserve naturelle. Répliques scandés, balancés, en solo, en choeur, en recherchant l'emprise du corps dans le sol.

Un garde trop souriant

C'est que le compte à rebours a vraiment commencé. Ces deux derniers jours c'étaient donc filage partie 1 et partie 2. A la nuit, dans les lumières de Sébastien, que nous réajustons ensuite jusqu'à deux ou trois heures du matin, avec la bande-son envoyée par Yann.
Vendredi, Frère Tuck a fait faux bond, et j'ai dû le remplacer, tout en reprenant du champ chaque fois que c'était possible pour regarder la pièce se dérouler. Mais le lendemain, la chose m'eût été impossible (heureusement, Jean-Jacques a repris du service) : j'ai eu la malencontreuse idée de jouer au foot avec mes neveux, à Aigurande. Après deux dribbles ronaldinhesques, j'ai été cisaillé au mollet gauche. Le shérif, kiné au civil ainsi que je l'ai déjà dit, a posé au soir son diagnostic : déchirure musculaire. J'ai donc réduit mes courses folles dans le château, n'entrant sur le plateau que pour la scène 28, claudiquant et grimaçant, et j'ai dirigé la manoeuvre au micro. J'avais l'impression d'être John Ford cornaquant la cavalerie à Monument Valley.

Que regardent-ils ainsi ? Je ne sais plus.

Photos Yvan Bernaer




Découvrez Juge Fulton!