dimanche 8 juin 2008

Inquiets scrutateurs d'azur

Le montage d'une pièce de théâtre s'entoure toujours d'un certain secret. Il s'agit, dira-t-on, de préserver la magie. Il est des amis qui ne veulent rien savoir avant le spectacle final, qui affirment que la découverte de la cuisine antérieure des répétitions ôterait à leur plaisir. Souci légitime et je me garderai bien d'y contrevenir. Mais, en ce qui me concerne, c'est au contraire cette lente alchimie de la représentation qui m'a toujours fasciné, le travail au quotidien sur le texte, le jeu, la technique, la musique, la lumière... J'aime cette construction collective, les échanges, les approfondissements qu'elle nécessite.
Ce blog, si ce n'est pas la transcription fidèle et exhaustive des étapes de l'élaboration de Robin des Bois, c'est du moins la volonté de garder trace de quelques moments de celle-ci. Il restera toujours de l'intime et c'est heureux (il existe toujours des choses à garder par devers soi, pour préserver, protéger, parce que le jeu théâtral c'est parfois douloureux et qu'il ne s'agit pas de blesser, surtout pas), mais j'ai envie de rendre compte de certaines réflexions qui ne manqueront pas de surgir au fil des rendez-vous à la forteresse, des émotions aussi, comme de simples observations sur les êtres et les choses, les nuages qui nous font chaque jour inquiets scrutateurs d'azur ou les oiseaux furtifs criant dans la nuit.

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