lundi 7 juillet 2008

Visser la table sur les tréteaux

Première semaine terminée. Il reste deux semaines et demi pour boucler le montage de la pièce. Je ne suis pas rentré ici, à Châteauroux, hier soir, aussi c'est deux jours pleins qu'il m'échoit de chroniquer. Je ne serai pas exhaustif, chaque jour c'est mille détails qui sont à régler, discuter, peaufiner : ce serait d'ailleurs certainement très ennuyeux que de tout reprendre par le menu.

Allons donc à l'essentiel : samedi après-midi, nous avons répété les scènes dites du Frère Tuck, sans le Frère Tuck, encore invisible à l'heure actuelle (remplacé par Hervé), et sans la charrette à bras nécessaire à la scène (remplacée par la brouette du chantier). Malgré ces légères perturbations, la mise en place fut effectuée avec une relative facilité, et l'on n'attend plus que l'acteur idoine pour le fourrer dans la robe de bure.


La soirée fut celle des lavandières. Sur les sept comédiennes prévues, deux manquaient à l'appel (remplacées par Emma et Arlette qui avaient eu la bonne idée de venir voir la répétition), mais, encore une fois, cela ne compromit pas outre-mesure le travail. Les placements autour du lavoir furent rapidement trouvés et l'on y plongea le linge avec entrain (je m'étais beaucoup avancé en disant que l'eau allait être claire un de ces jours : en réalité, elle est de plus en plus bistre, et infestée d'une microfaune terriblement active...). Sans les battoirs donnés à construire aux établissements Moreau, nos lavandières frappèrent à coups de bâtons les vieux draps qu'elles avaient récupérés chez elles. Elles constatèrent incidemment que les genoux étaient fortement sollicitées par l'exercice et que mieux valaient s'équiper de genouillères sous les longues robes qu'elles porteront.
Deux scènes de lavoir, une scène d'étendage, composent le travail de choeur de ces sept femmes. L'une des difficultés d'écriture de Robin des Bois, c'était de trouver des rôles féminins (il n'y a guère que Lady Marianne et sa dame de compagnie dans l'histoire telle qu'on la raconte couramment), c'est pourquoi j'ai songé à ces lavandières, dont les trois interventions rythment la pièce en apportant des éléments d'information, d'une part sur l'intrigue, d'autre part sur la réputation primitive de Robin et l'évolution de son image dans le regard populaire .
Ce dimanche après-midi, nous avons poursuivi le travail de la veille, à peine dérangés par une ondée furtive qui nous fit nous replier pour une lecture, sous la tente blanche édifiée pour l'atelier marionnettes des enfants. Les textes mieux intégrés s'accordaient de mieux en mieux aux gestes du labeur. La seule grande difficulté qui demeure est celle de la fin de la scène 25, où l'irascible Jenny, ennemi jurée de Robin, se fait malmener par ses voisines de lessive. Jusqu'à être précipitée peu ou prou dans l'eau du lavoir. Jackie, qui joue Jenny, ne s'oppose pas à la chose, mais il faut trouver le juste mouvement, accompli en pleine sûreté. Pas simple.

Enfin, ce soir, première répétition avec Robin dans les scènes du début (l'embuscade des Locksley). Puis retour sur la scène d'auberge et sa bagarre. Il y aurait encore une fois mille choses à dire. Alors je n'en dirais qu'une : il va falloir visser la table sur les tréteaux. Elle s'est en effet effondrée deux fois sous le poids des corps roulant sur ses planches.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

De jolis tableaux que ces répétitions du dimanche ! Lavandières, Loksley et saltimbanques, habitués de l'auberge ont mis la main à la pâte et laissent ainsi présager un spectacle mêlant rire, tension, émotion... pour le plaisir, je l'espère, de tout un chacun, chaque génération pouvant y trouver son compte, me semble-t-il.